La voiture autonome fait débat. Au cœur des enjeux : l’avenir de l’automobile, qui se jouerait dès aujourd’hui avec une technologie en pleine évolution. Pourquoi rendre les véhicules plus autonomes ? Quels sont les risques liés à un nouveau mode de conduite automatisé ? PagesConseils fait le point pour mieux comprendre les implications de ce changement majeur sur les routes.
Qu'est-ce qu'un véhicule autonome ?
Un véhicule autonome se montre capable de circuler sans intervention de l’humain, ou avec seulement une intervention partielle de sa part. Différents niveaux d’autonomie existent.
Historique des voitures autonomes
Des premiers essais de conduite autonomes sont lancés sur le territoire français en 2016. La loi PACTE du 22 mai 2019 autorise de nouvelles expérimentations. La même année, la loi d’orientation des mobilités intègre les véhicules autonomes au Code de la route.
Mais il aura fallu attendre septembre 2022 pour que les véhicules autonomes puissent vraiment circuler en France.
Les différents niveaux d'autonomie des véhicules autonomes
Comme aux États-Unis, 5 niveaux d’autonomie sont définis par le législateur en France.
Un véhicule « à délégation de conduite » peut se situer :
- niveau 1 : le véhicule est doté de systèmes d’aide à la conduite (régulateur de vitesse, maintien de la voiture sur une voie) ;
- niveau 2 : dans certaines situations, le conducteur peut lâcher le volant grâce notamment au système de stationnement intelligent (Park Assist) ;
- niveau 3 : le véhicule est considéré comme semi-autonome. Dans certaines situations, le conducteur peut lâcher le volant et les pédales. La voiture semi-autonome sait freiner, accélérer, doubler. Toutefois, le conducteur doit rester vigilant et pouvoir reprendre à tout moment les commandes ;
- niveau 4 : le véhicule autonome est doté d’un volant et de pédales, mais l’attention du conducteur n’est pas requise, sauf en cas de situation inhabituelle ;
- niveau 5 : le véhicule est totalement autonome, il n’a ni volant, ni pédales.
Les systèmes embarqués et l'intelligence artificielle
L’intelligence artificielle se met au service des véhicules autonomes. Elle les dote de systèmes embarqués toujours plus performants.
Les voitures autonomes disposent ainsi nombreux capteurs. Avec un logiciel utilisant le machine learning, les véhicules accumulent des données pour « apprendre » et mieux « comprendre » toutes les conditions de circulation. Les voitures reconstituent les scènes, pour améliorer in fine leur prise de décision.
Voiture automatisée : les défis liés à la sécurité routière
Le développement de l’utilisation de la voiture autonome répond à différents besoins. Avec une conduite basée sur des capteurs, cette technologie vise à préserver l’environnement en assurant une circulation plus fluide. Les enjeux portent aussi sur la sécurité routière.
Le partage de la route avec les conducteurs humains
Les erreurs humaines restent à l’origine de nombreux accidents de la route. La voiture autonome supprime les risques d’endormissement et les risques liés à la consommation d’alcool et de stupéfiants. Mais avant que toutes les voitures ne soient autonomes, le premier défi est de faire cohabiter sur les routes les voitures totalement autonomes et semi-autonomes…
Les risques de défaillance des systèmes autonomes
La technologie n’est pas infaillible. Il existe un risque de perte de contrôle du véhicule en cas de capteurs défectueux par exemple. Toutefois, les constructeurs tels que Tesla, grâce aux nombreux tests réalisés au fil des années, améliorent en permanence les technologies embarquées. L’automatisation de la mobilité pourrait ainsi sauver de nombreuses vies, notamment grâce à un meilleur respect du Code de la route.
Les dangers en matière de cybersécurité et de piratage
Autre point d’interrogation : la capacité pour des malfaiteurs de prendre le contrôle de la voiture. Il faut donc assurer une protection parfaite des données des véhicules autonomes pour limiter les risques de vol, mais aussi d’accident.
Quel cadre réglementaire pour les véhicules autonomes ?
Si l’entrée des véhicules autonomes au Code de la route est actée, cette innovation implique de mettre en place de nouvelles règles pour adapter la législation à ce nouveau mode de transport autonome.
De nouvelles législations routières à inventer
Le développement des véhicules autonomes nécessite une législation spécifique sur plusieurs points :
- la sécurité routière et la responsabilité de chacun dans un accident, lorsque des véhicules autonomes et des voitures conduites par un humain sont impliqués ;
- la sécurité informatique des véhicules et les intrusions possibles dans le système ;
- la protection des données générées par le véhicule autonome ;
- les sanctions potentielles liées à un nouveau mode de conduite.
Un défi pour les assureurs automobiles
L’assurance automobile est amenée à évoluer avec le développement des véhicules autonomes. Pendant que l’industrie automobile innove, les assureurs font face à de nouveaux défis.
La question de la responsabilité constitue un élément majeur en matière d’assurance auto. Ainsi, qui sera responsable en cas d’accident ? Le conducteur, le constructeur, le fournisseur du logiciel ?
Les assureurs doivent aussi intégrer les questions de cybersécurité et les pannes de logiciels.
Au final, l’assurance auto va devoir adapter ses formules et tarifs, en prenant en compte un nouvel environnement.
En conclusion, la voiture autonome fait son chemin sur les routes françaises. La loi définit plusieurs niveaux d’autonomie, de la simple assistance à l’autonomie totale, sans aucune intervention humaine. Néanmoins, de nombreux défis technologiques restent à relever. Cohabitation entre véhicules classiques et autonomes, intégrité des données, cybersécurité,… La voiture autonome rebat aussi les cartes du secteur de l’assurance automobile !