La voiture connectée est aujourd'hui synonyme d'immenses promesses pour l’avenir qui nous plongent dans une nouvelle ère de l’automobile ! Le point sur cette technologie et ses perspectives.
Le profil de la voiture connectée et ses fonctions
Une voiture connectée, c'est quoi ?
Le véhicule connecté, à ne pas confondre avec le véhicule autonome, est une réalité aujourd'hui. Un nombre croissant de véhicules neufs est équipé de ce nouveau procédé et on estime qu'à l’horizon 2020, 80 % d'entre eux seront connectés. Plus qu’une technologie, c’est une nouvelle philosophie qui s’impose.
La définition d’un véhicule connecté correspond, comme sa dénomination l’indique, à un véhicule ouvert à l’extérieur, permettant l'échange de données et d’informations. La voiture n’est plus seulement une cage métallique mobile où les occupants sont isolés de l’extérieur, mais elle représente une amélioration de la sécurité, de l’économie d’énergie, des émissions polluantes et un gain de temps synonyme de rentabilité.
Les applications concrètes du véhicule connecté
La connectivité des voitures peut être classée en trois niveaux progressifs.
L'intra-connectivité
La connectivité reste dans le véhicule et le système de gestion habitacle (ordinateur de bord) analyse en temps réel la conduite du véhicule et alerte le conducteur. L'exemple type est la surveillance de la consommation ou l’éco-conduite affichant le passage conseillé des vitesses.
Le bluetooth, permettant la liaison sans fil avec le smartphone, en fait aussi partie. Le système embarqué gère la liaison et l’échange téléphonique, qui s’apparente à un kit mains libres, coupant le son de l’autoradio au passage.
L’extra-connectivité
La liaison se fait alors vers l’extérieur, via les coordonnées GPS, et permet à un organisme le contrôle de l’utilisation du véhicule, à l’image de voitures de société (voyageurs de commerce, poids lourds...) ou des contrats d’assurance dont la prime est calculée au nombre de kilomètres effectués, grâce à des trackers embarqués.
À noter : depuis 2017, tous les véhicules neufs peuvent générer automatiquement un message d’alerte à destination des secours en cas d’accident (comme l'application Onstar déjà installée chez Opel).
L'inter-connectivité
Le terme de connectivité prend tout son sens ici et correspond plus à l’image relayée par les médias (qui mélangent allègrement parfois connectivité et autonomie des voitures). Les données GPS sont un paramètre important pour ce 3e niveau ; les échanges de données se faisant dans les 2 sens, au bénéfice du conducteur et de la collectivité.
Quelques exemples :
- L’info circulation en temps réel avec la proposition d’un itinéraire de délestage (Media Nav chez Renault, Navigation connectée 3D chez Peugeot, Onstar chez Opel...).
- Les GPS communautaires : non seulement ils vous guident vers votre destination, mais ils vous informent en temps réel des dangers éventuels sur la route, signalés par les utilisateurs qui vous précédent (Michelin navigation, Coyote…).
- Le tracker GPS antivol : caché dans le véhicule, en cas de vol de celui-ci, il permet la localisation en temps réel et peut arrêter le fonctionnement moteur sur commande du propriétaire.
Article
Les enjeux du véhicule connecté
Véhicule autonome et connecté : la clé de l'avenir
Le véhicule autonome est un véhicule capable de se substituer au conducteur pour circuler ou effectuer des manœuvres. Quant à la connectivité, elle est essentielle pour l’avenir de ces véhicules, l’interactivité avec l’extérieur étant indispensable.
Si la voiture autonome sans conducteur n’est à envisager que dans un futur plutôt lointain (les législations routières devront notamment être complètement redéfinies), l’autonomie avec conducteur est en marche !
Voitures autonomes : les applications existantes
Leur particularité est aujourd'hui leur intégration encore limitée, dans l’inter-connectivité avec les autres fonctionnalités du véhicule, et plus ou moins considérée comme des gadgets :
- Le système de stationnement automatique : grâce à sa connectivité avec l’extérieur (radars, capteurs, caméras), la manœuvre se fait sans intervention sur le volant (Active park assist chez Ford, S-Ipa chez Toyota, Park assist chez VAG, etc.).
- La connectivité multimédia : le bluetooth, le wifi, la 3G permettent la communication avec des appareils nomades (tablettes, smartphones, etc.) et la commande à distance de fonctionnalités (climatisation, démarrage du moteur, commande des ouvrants, activation de l’alarme).
Voitures autonomes : les applications futures ou en cours de développement
Elles passeront par des composants de meilleure qualité (obsolescence des capteurs et composants à améliorer) et une meilleure interactivité de tous les systèmes. Tous les constructeurs travaillent là-dessus et certaines technologies sont déjà en phase de tests :
- BMW, avec Connected drive, regroupant plusieurs applications et dont certaines sont déjà installées sur la série comme l’application Google street view, les commandes de véhicules à distance, la continuité du guidage GPS hors de la voiture grâce au smartphone connecté, etc.).
- Audi, en partenariat avec la société Navdia, développe un système de conduite autonome grâce à une intelligence artificielle guidée par des caméras (vidéo Audi Q7).
- Le projet Google car, dont les prototypes ont déjà effectué plus de 1,5 million de km.
- Tesla, la marque emblématique du véhicule électrique, très avancée dans la voiture autonome, se déclare prête à l’application sur la série.
- D’autres acteurs de la connectivité plus atypiques répondent présents à la demande automobile, comme Windows avec son outil de développement « Windows embedded automotive » .
Voiture connectée et cybersécurité
Le défi à relever est important, bien que les véhicules connectés soient incontestablement liés à l’automobile pour les années à venir, la protection des données est et sera un enjeu essentiel dans leur développement, non seulement pour protéger les données personnelles des utilisateurs, mais aussi pour la sécurité routière (gestion du trafic routier).
D'ores et déjà, les constructeurs et les organismes officiels ont pris en compte cette menace réelle, comme la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) qui engage actuellement des travaux sur le « pack de conformité des véhicules connectés ».
Bon à savoir : à compter du 6 juillet 2022, les nouveaux modèles de voitures, camionnettes, camions et bus fabriqués dans l'Union européenne doivent être équipés d'une boîte noire. Ce petit boîtier, équipé d’une puce électronique, enregistre les données fournies par le véhicule (telles que la vitesse, la phase d’accélération ou de freinage, l’usage du clignotant, l’inclinaison du véhicule ou le régime moteur) 30 secondes avant l’accident et 10 secondes après le choc. Ces données ne seront utilisées que par les enquêteurs ou les autorités judiciaires en cas d’accident.