Avant d'opter pour l'achat d'un véhicule électrique se pose la question du coût d'une telle voiture. Une question qui implique de prendre en compte différents paramètres. PagesJaunes fait le point sur les éléments de coûts associés à une voiture électrique.
Achat d'une voiture électrique : les avantages
Les motivations pour acheter une voiture électrique sont multiples :
- l’aspect écologique : c’est la raison la plus répandue, les véhicules électriques ne rejetant pas de CO2 dans l'atmosphère. Cet avantage est cependant à nuancer. En effet, le bilan environnemental d'une voiture électrique, de la conception au recyclage en passant par son utilisation, n'est pas nul (notamment du fait de la production et du recyclage des batteries polluants – pollution indirecte des centrales électriques pour la charge des mêmes batteries). Le bilan carbone global reste tout de même meilleur que celui des véhicules à moteurs thermiques ;
- le confort de conduite : c’est un vrai plus, la conduite de tels véhicules est moins fatigante, par l’absence de boîte de vitesses, l’absence de bruit moteur et la fluidité dans le pilotage ;
- l’économie : le coût de la charge est modique et assez indolore, car passant dans le budget global de l’électricité domestique ;
- les aides gouvernementales : privilégiant l’achat de véhicules électriques, elles allègent la facture d’achat.
Le coût d’achat d’une voiture électrique
À l’achat, le véhicule électrique est pénalisé : à modèle équivalent, malgré les aides gouvernementales, le surcoût moyen par rapport à une voiture thermique sera proche de 50 %. L’effort constant des constructeurs est de diminuer cette différence de tarifs.
Le prix d’achat
Les modèles les plus répandus sont des modèles avec une autonomie limitée (70 à 150 km réels) et une vitesse maxi de 120 km/h, pour des parcours principalement citadins, dans les segments suivants :
- Bo (micro-urbaines : BMW i3 – Peugeot ion – Mitsubishi I.MIEV, etc.) ;
- B1 (citadines : Citroën e-Méhari – Mercedes classe B250e – Nissan LEAF – Renault Zoe, etc.) ;
- B+ (citadines ludospaces/monospaces : Nissan e-NV200 – Renault Kangoo Maxi ZE, etc.).
La fourchette de prix bruts (sans déduction des aides) pour ces voitures varie de 23 000 à 41 000 €.
Il existe aussi des modèles haut de gamme comme ceux de la marque Tesla, à l’autonomie annoncée de 400 à 500 km, et des performances similaires aux véhicules « thermiques » (vitesse maxi : 250 km/h), mais beaucoup plus coûteux : de 77 000 € à 87 000 €.
Les aides à l'achat d'une voiture électrique
Principalement, trois types d’aides impactent favorablement le prix d’achat d’une voiture électrique :
Le bonus écologique
Le bonus écologique, depuis le 1er janvier 2023 (décret n° 2022-1761 du 30 décembre 2022), s'élève à :
- 5 000 € (3 000 € pour une personne morale) dans la limite de 27 % du coût d'acquisition du véhicule (auquel s'ajoute éventuellement le coût de la batterie en location) pour une voiture électrique dont le prix est inférieur à 47 000 € et la masse inférieure à 2,4 tonnes ;
- 6 000 € (4 000 € pour une personne morale) dans la limite de 40 % du coût d'acquisition du véhicule (auquel s'ajoute éventuellement le coût de la batterie en location) pour une camionnette électrique ;
- 1 000 € pour l'acquisition (ou la location de longue durée) d'un véhicule électrique d'occasion (depuis le 9 décembre 2020).
Le montant du bonus écologique est majoré de 2 000 € pour les ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 14 089 €.
Bon à savoir : depuis le 28 avril 2022, le bonus écologique concerne aussi les petits trains routiers touristiques.
Pour bénéficier du bonus écologique, les acheteurs peuvent consulter le palmarès 2022 des modèles les moins polluants en émissions de CO2 (dioxyde de carbone) publié par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Tous les modèles concernés disposent d'une étiquette A.
Depuis le 10 octobre 2023, le bonus écologique pour une voiture particulière électrique neuve ne s'applique qu'aux voitures ayant obtenu un score environnemental supérieur ou égal à 60 points (décret n° 2023-930 du 7 octobre 2023 et arrêté du 7 octobre 2023).
La prime à la conversion
La prime à la conversion ou superbonus écologique : son montant, pour une voiture électrique, est de :
- 2 500 € pour les ménages dont le revenu fiscal de référence par part (RFR/p) est inférieur ou égal à 22 983 € ou pour ceux dont le RFR/p est inférieur ou égal à 14 089 € et qui ne sont pas considérés comme « gros rouleur » ou encore pour les personnes morales ;
- 80 % du prix d'achat dans la limite de 6 000 € pour les ménages dont le revenu fiscal de référence par part (RFR/p) est inférieur ou égal à 14 089 € qui sont considérés comme « gros rouleur » ou pour les ménages dont le revenu fiscal de référence par part (RFR/p) est inférieur ou égal à 6 358 €.
Sont considérés comme « gros rouleur » ceux dont la distance entre le domicile et le lieu de travail est supérieure à 30 km ou qui effectuent plus de 12 000 km par an avec leur véhicule personnel pour leur travail.
Il est attribué en échange de la mise à la casse d’un véhicule diesel immatriculé avant 2011 ou d’un véhicule essence immatriculé avant 2006. Par ailleurs, depuis le 28 avril 2022, le bénéficiaire de la prime à la conversion ne doit pas céder sa voiture dans l’année suivant son acquisition, ni avant d’avoir parcouru au moins 6 000 km.
Le montant maximal cumulé des 2 primes, pour une voiture électrique de moins de 47 000 € et d'une masse inférieure à 2,4 tonnes, est donc de :
- 13 000 € pour un ménage dont le RFR par part est inférieur ou égal à 6 358 € ou pour un ménage dont le RFR par part est inférieur ou égal à 14 089 € considéré comme « gros rouleur » ;
- 9 500 € pour un ménage dont le RFR par part est inférieur ou égal à 14 089 € non « gros rouleur » ;
- 7 500 € pour un ménage dont le RFR par part est inférieur ou égal à 22 983 €.
Bon à savoir : les personnes domiciliées dans une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain plafond peuvent bénéficier d’un prêt à taux zéro pour l’acquisition d’un véhicule hybride, un hydrogène ou une voiture électrique de moins de 2,6 tonnes et qui émet moins de 50 grammes de CO2 par kilomètre. Depuis mai 2023, ce PTZ est aussi accordé pour la transformation d’un véhicule essence ou diesel en véhicule électrique (rétrofit). Un arrêté du 12 juin 2023 fixe les justificatifs à fournir pour obtenir ce prêt et les documents à fournir pour justifier des conditions d’éligibilité technique du véhicule.
La réduction du coût du certificat d'immatriculation
Le coût du certificat d’immatriculation peut faire l’objet, suivant les départements, d’une remise ou même de la gratuité pour ce type de véhicule.
Bon à savoir : un microcrédit d’un montant de 5 000 € maximum a été mis en place pour aider les foyers modestes (revenu fiscal de référence par part inférieur à 6 300 €) à acquérir un véhicule propre. Le microcrédit est ouvert pour l'achat ou la location (LLD ou LOA) d'un deux-roues, trois-roues ou quadricycle électrique, d'un modèle hybride rechargeable ou électrique de voitures particulières et camionnettes ainsi que celles classées Crit'Air 1 qui émettent au maximum 132 g/km de CO2 (137 g/km si le véhicule a plus de 6 mois). Il convient de s'adresser à un service d’accompagnement social (Croix Rouge, Secours catholique, Les Restos du cœur, etc.) qui se charge de monter le dossier et de le transmettre à une banque agréée. Les organismes habilités à délivrer ce microcrédit ont la possibilité d’avancer le bonus écologique et la prime à la conversion aux bénéficiaires s’ils ont conclu une convention avec l’Agence de services et de paiement (décret n° 2021-977 du 23 juillet 2021).
Les batteries : quel coût d'achat pour les véhicules électriques ?
Le coût de la batterie représente un poste important dans le budget d’achat d’un véhicule électrique. Deux cas de figures existent : l’achat ou la location de la batterie.
- La batterie est comprise dans le prix d’achat du véhicule : certains constructeurs imposent cette solution et d’autres laissent le choix de l’achat ou de la location. L’inconvénient majeur est le cas de défaillance de la batterie à la charge du propriétaire de la voiture (de 4 000 à 6 000 €).
- La batterie fait l’objet d’une location : là encore, certaines marques imposent cette solution. Elle permet de diminuer le prix d’achat du véhicule de 4 000 à 6 000 €, et la facture est normalement indolore en cas d’intervention sur les batteries, car prise en charge par le constructeur.
Bon à savoir : le revers de la médaille est le coût de la location des batteries (de 60 à 150 €/mois) : les locations les moins chères seront des locations sur le temps de vie du véhicule, les plus chères seront des locations limitées dans le temps (contrat à partir de 12 mois).
Achat d'une voiture électrique : coût d’utilisation
Clairement, c’est le point fort du véhicule électrique. En utilisation, le coût de fonctionnement d’une voiture électrique est environ 3 fois moins important que celui de son homologue thermique.
Bon à savoir : tout contribuable propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit d’un logement peut bénéficier d'un crédit d'impôt pour l'achat d'une borne de recharge. Ce crédit s'élève à 75 % du prix de l'équipement (achat + installation), dans la limite de 300 € par système de charge. Il est limité à un seul équipement pour une personne seule et à deux bornes pour un couple. Le dispositif concerne les installations dans une résidence principale mais aussi dans une résidence secondaire Il est ouvert du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2025 (article 200 quater C du Code général des impôts issu de la loi de finances pour 2021 modifié par la loi n° 2022-1726 du 30 juin 2022 de finances pour 2023).
Le coût de la charge
Actuellement, le prix de revient de la charge est un gros argument en faveur du véhicule électrique : le coût de sa consommation en kilowatts.heure/100 km est quatre fois moins élevé que celui de la consommation en carburant des voitures classiques ; l’accès aux bornes de recharge lui-même, va de la gratuité (recharge à domicile, bornes publiques, etc.) à une dépense modique (abonnement annuel cartes Pass, de 10 à 20 €).
Bon à savoir : concernant les bornes installées par les employeurs et mises à disposition de leurs salariés. Un arrêté du 21 mai 2019 détaille les règles d’évaluation, pour le calcul de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales, de l’avantage en nature applicable à la mise à disposition par un employeur au profit de ses salariés, de bornes de recharge de véhicules électriques. Entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2024, l'avantage en nature résultant de l'utilisation de cette borne par le salarié à des fins non professionnelles est évalué pour un montant nul.
Le coût d'entretien d'une voiture électrique
Globalement, l’entretien de la voiture électrique est plus simple et moins coûteux que celui des autres types de véhicules.
L’entretien du moteur électrique est très réduit par rapport au moteur thermique (quasi-absence du refroidissement, du graissage, des éléments d’usure), l’absence de ces fluides et pièces simplifiant les visites périodiques en pièces de rechange et prestations.
Si les autres éléments (châssis, freinage, suspension, direction, pneumatiques, etc.) sont globalement les mêmes que pour les véhicules classiques, l’entretien est toutefois moindre, ces organes étant moins sollicités par la conduite naturellement plus coulée et économique.
La rentabilité de l'achat d’un véhicule électrique
Le bilan financier, en comptabilisant l’achat et le coût d’utilisation d’une voiture électrique, reste supérieur au véhicule thermique, notamment plombé par le coup des batteries : son surcoût moyen est estimé à 25 % .
Malgré tout, il est important de signaler que, d’une part, la rentabilité est liée à l’utilisation (le véhicule électrique devient rentable dans une fourchette de kilométrages/an de 10 000 à 30 0000 km) et que, d’autre part, les progrès constants effectués sur la conception des batteries, les autres technologies électriques (supercondensateurs, production hydrogène), les normes environnementales pénalisantes pour les voitures thermiques ainsi que l’augmentation continuelle du prix des carburants fossiles, ne peuvent que généraliser l’achat des véhicules électriques : le cap de la rentabilité supérieure de la voiture électrique sur les voitures thermiques est estimé pour 2030.
Bon à savoir : le site jechangemavoiture.gouv.fr permet de calculer les économies que l'on peut réaliser en remplaçant son véhicule actuel par un véhicule plus propre (voiture électrique ou hybride notamment). Il permet de faire le point sur les usages avec une simulation des coûts d'utilisation, et liste les différentes aides existantes.
Achat d'une voiture électrique : les autres solutions à l’acquisition
La location longue durée
Suivant le schéma de la Location longue durée (LLD), il est possible d’acquérir un véhicule électrique en location : cette option qui bénéficie aussi des primes gouvernementales, permet de lisser le surcoût de la voiture électrique, notamment par l’entretien courant assuré par la boite de location.
En général, la location est répartie en deux parties : la location du véhicule sur 36 mois et un nombre de kilomètres définis, avec un premier mois majoré (de l’ordre de 2 000 € après déduction du bonus écologique), suivi de mensualités au minimum de 100 € ; la location de la batterie sur une base de 36 mois, les mensualités sont de minimum 70 €/mois (elles peuvent être inférieures pour un kilométrage/an réduit).
Le véhicule d’occasion électrique
Le marché du véhicule d'occasion électrique est encore restreint, mais il est existant. Cette option permet d’acquérir des véhicules de peu de kilomètres pour des prix raisonnables.
L'avis de l'expert
Pour toujours mieux accompagner ses clients, Nissan propose aux utilisateurs de la Nissan LEAF un ensemble de services permettant de réduire encore le coût d’une voiture électrique. Côté recharge, les clients bénéficient d'une aide à l’installation d’une borne de recharge à domicile. En dehors du domicile, des bornes de recharge sont accessibles gratuitement chez les concessionnaires Nissan, Auchan, Ikea et dans certaines stations BP.
Enfin, pour bien tenir compte de l’ensemble de coûts liés à un véhicule, Nissan a déployé un partenariat avec Altima par MAIF autour d’une assurance innovante, conçue exclusivement pour Nissan LEAF. Le plus : cette formule d’assurance est collaborative. Ainsi, vous êtes assuré individuellement mais devenez solidaire des autres membres de la communauté. Si au cours de l’année, les membres font preuve d’un comportement exemplaire, une part de votre prime d’assurance peut vous être redistribuée.